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Camion électrique Tesla

La mobilité électrique 2/2

15/05/2023 - 11:07
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Camion électrique Tesla

Origines de l’énergie

Là encore, les contempteurs de la mobilité électrique opposent que le bilan carbone global de ce type de véhicules dépend de la façon dont l’énergie utilisée est produite.

C’est exact, mais on pourrait aussi se contenter d’arguments simplistes, comme affirmer que le pétrole, lui, émet du CO2 tout au long de sa chaine d’utilisation, de l’extraction au raffinage et, enfin, à son utilisation, ce qui devrait largement suffire à le disqualifier à terme, du moins pour la mobilité terrestre.

Sans même parler de la dépendance qu’il génère auprès d’autres États, avec les conséquences que l’on sait…   

Pourtant, il existe d’autres arguments plus pertinents que nous aborderons en forme de questions :

Et si l’électricité consommée par la nouvelle électromobilité était entièrement produite à partir d’énergie renouvelable ?

En Suisse, un pays pas si loin de l’indépendance énergétique globale (76 % en 2020 source OFEN) ) en majorité grâce à l’hydroélectricité, cela semble à portée, pour peu que des efforts soient consentis dans la bonne direction, car la marge de progression sur les nouvelles énergies est considérable…

Selon le plan du conseiller fédéral adopté le 27 janvier 2021, l’objectif est de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre dans le pays d’ici 2050, soit après-demain !

Géothermie, hydroélectricité, éolien et solaire, tout est là pour y parvenir. Dans la nature, tout autour de nous, dans le ciel et sous nos pieds, faire connaitre les façons de capter ces énergies est d’ailleurs l’un des objectifs de ce site.

Réaliste ?

Pas selon les apôtres de la seule décroissance.

Selon eux, si tout le parc automobile basculait vers la mobilité électrique, il serait impossible de fournir le surplus d’électricité en Suisse sans l’importer…

Pourtant, en se basant sur une consommation de 0.2 kWh /km, et pour un kilométrage 11.000 KM (moyenne suisse) la conversion au roulage électrique de 30 % du parc automobile helvétique (1,5 million de véhicules) nécessiterait environ 3,5 TWh, soit 2,10 % du la production totale d’électricité en Suisse réalisée en 2021.

À noter de que selon l’OFROU, ce pourcentage de véhicule électrique n’est pas attendu au mieux avant 2030.

Alors, certes, la mobilité électrique à un coût, loin d’être négligeable, puisque par extrapolation, remplacer l’ensemble du parc automobile en Suisse provoquerait une augmentation d’environ 11.5 % de la consommation d’électricité à l’horizon 2050.

Pourtant, ce sont les chiffres d’aujourd’hui ; nul doute que d’ici là, les progrès faits sur les moteurs électriques, mais aussi sur les batteries et les véhicules en général, feront baisser l’addition, mais l’essentiel n’est pas là :

Imaginez d’où pourraient provenir ces 11.5 % :   

  • D’une myriade d’installations de production photovoltaïque locale, professionnelle, et surtout domestique, avec des véhicules électriques qui pourraient participer au stockage de cette énergie.
  • Du potentiel d’économie de l’élimination des chauffages électriques primaires pour les remplacer par le couple géothermie + pompes à chaleur
  • De l’exploitation et du développement de nombreux site d’énergies renouvelable, notamment éolien
  • De l’amélioration de ou de la construction de nouvelles installations hydroélectriques (rehaussement de barrage, développement des micros-centrales)
  • De nombreuses mesures d’économie d’énergie actives et passives (éclairage intelligent, appareils plus efficients, etc.)    

Comme on le voit, les solutions ne manquent pas pour alimenter, progressivement, la migration complète du parc automobile suisse vers l’électricité.
C’est avant tout un mélange de volonté politique, d’incitations financières et d’engagement citoyen. 

Publiques ou privées, les énergies renouvelables multiplieront les origines.

Disponibilité des bornes de recharge.

Si la recharge domestique est de loin la solution la plus satisfaisante (et la plus économique aussi) pour alimenter un véhicule électrique, selon les critères de référence de L’UE, le ratio approprié serait de 1 borne publiques pour 10 véhicules électriques, soit environ 600.000 bornes pour 6 millions de véhicules électriques, approximativement le nombre du parc actuel en Suisse.

Inatteignable ?

En 2021, en Suisse toujours, les 18 opérateurs offraient près de 6.000 bornes de recharge pour un total de 40.000 voitures électriques immatriculées en Suisse, soit un très satisfaisant rapport de 1 borne pour 6.66 véhicules, sans compter les nombreuses installations des particuliers…

Comme on le voit, la Suisse n’est pas en retard sur le secteur de l’offre de recharge, bien au contraire !

Enfin, au-delà des arguments techniques, écologiques, économiques, il en est un, plus subjectif, mais plus directement perceptible :

Le silence, et la fluidité du déplacement !

Il en résulte un confort, une fatigue moindre, et une absolue discrétion qui a nécessité, depuis 2021, l’émission d’un bourdonnement artificiel actif à basse vitesse pour ne pas surprendre les piétons !

De quoi, à terme, supprimer les aberrantes limitations générales à 30 km/h la nuit sur les grands axes de certaines grandes villes suisses ?

Cela devrait, car rappelons-le, cette mesure fut prise pour favoriser le sommeil des habitants…

Plus sérieusement, la mobilité électrique est une véritable aubaine, et pas seulement pour les automobilistes, car tous les véhicules peuvent en bénéficier, du vélo à l’autobus, en passant pour le gourmand secteur des livraisons !

En guise de conclusion provisoire, si la mobilité électrique n’est pas sans défaut, elle offre une solution immédiate pour cesser d’émettre du CO2, et ce sans compromettre notre mobilité, ce qui pourrait devenir une impérieuse obligation si le dérèglement climatique devait encore empirer...