Smart city, ou la ville intelligente 1/2
Et si, demain, on dialoguait avec sa ville ?
Pour cela, il faut qu’elle soit connectée, parce que pour nous, c’est déjà largement le cas !
En effet, qui sort encore sans smartphone ou sans montre connectée ?
Bien que cela ne soit pas infamant, se passer d’une connexion numérique restera possible dans une smart city, car une ville doit rester fonctionnelle en cas de panne de communications majeure, mais elle le sera en mode dégradé…
Et pour savoir ce que l’on perdra à ce moment-là, on doit d’abord connaitre ce qui rend nos villes du futur (proche !) si intelligentes !
Intelligente ? Encore !
Si ce mot-valise (smart) sert à remplacer « éco » dans toutes les discussions branchées, il ne s’agit pas là d’intelligence, mais plutôt de connexion, car si intelligence il y a, elle est ailleurs, dans les logiciels qui aideront à piloter la ville.
L’application logicielle
Smart, c’est elle !
Qu’on la nomme intelligence artificielle ou collection d’algorithmes programmés, le logiciel de la ville, ses données et son application pour les exploiter, seront le vrai centre névralgique de la smart city qui s’appuiera sur une myriade de capteurs et autres pourvoyeurs de «data», habitants compris...
Si le software pilotant en réseau les éléments essentiels d’une ville moderne est généralement adapté, quoique trop éclaté et parfois peu interopérable, l’aspect interface avec les habitants est généralement très réduit, voire ignoré…
Et cet aspect applicatif essentiel reste à développer, car les administrations urbaines peinent à comprendre que pour l’utilisateur, l’aspect "smart" nécessite une application unique pour les remplacer toutes, celle de la ville justement !
Sans tomber dans les travers commerciaux d’un Wechat à la chinoise, ou d’un futur Xcom à la Elon Musk, l’idée est que les principaux services offerts par une ville, mais aussi l’ensemble de ses informations pertinentes, devraient être accessibles facilement à tout un chacun et au même endroit…
Bien sûr, c’est déjà un peu le cas sur le Web, mais disséminées et difficilement accessibles, ces informations sont parcellaires et jamais centrées sur l’utilisateur.
Prenons l’exemple d’une personne qui emménage dans un appartement de cette smart city idéale :
Ayant téléchargé l’application de la ville, le nouvel habitant connaitra instantanément la météo locale, l’état des réserves d’énergie et d’où elles proviennent, les services disponibles, y compris administratif, les commerçants actifs, leurs horaires, leurs adresses ou leurs offres de livraisons à domicile, et les activités culturelles en cours, sans être exhaustif, loin de là !
Et puis, un menu essentiel apparaitra, celui du forum :
La vie sociale
La smart City ne doit pas être seulement « techno », mais cette technique doit être au service de ses habitants et, surtout, simple d’accès.
Et pourquoi ne pas profiter du numérique pour restaurer des liens sociaux réels, si souvent mis à mal dans les grandes villes ?
Sur l’application de la smart city, tous les habitants ont un compte, avec un identifiant unique, mais anonyme, qui leur a été remis à leur arrivée, en même temps que leur attestation de domicile.
Si la plupart des menus de la city application sont accessibles à tous, sans invitation, le forum est réservé aux habitants ; libres à eux de s’y présenter, ou d’utiliser un avatar s’ils le souhaitent.
Et que s’y passera-t-il sur ce forum numérique ?
Par exemple tout ce qu’il se passait avant, sur la place du village, ou dans l’Agora des Grecs anciens !
Si des catégories de bases sont présentes (services, loisirs, sports, bénévolat, rencontres, amitiés) rien n’empêche les habitants d’en créer d’autres en fonction de leurs besoins, aussi facilement que sur les réseaux sociaux actuels.
Alors, quelle différence ?
Celle d’appartenir à une communauté locale dont tous les membres sont concernés par une même réalité dans un même lieu, la vie dans la cité, avec ses préférences, ses goûts et ses coutumes qui se créeront peu à peu.
Savoir que l’autre habite juste en face ou à quelques kilomètres seulement crée des liens basiques : l’autre n’est plus cet anonyme habituel sur les réseaux sociaux, c’est aussi un voisin potentiel, avec qui on interagira forcément différemment…
La proximité crée un sentiment d’appartenance qui favorise l’échange, l’entraide, fait baisser les incivilités, et cet aspect est trop souvent négligé dans les projets actuels.